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Par Cynderella le 3 Janvier 2013 à 21:33
Un cri
Hirondelle ! hirondelle ! hirondelle !
Est-il au monde un coeur fidèle ?
Ah ! s'il en est un, dis-le moi,
J'irai le chercher avec toi.
Sous le soleil ou le nuage,
Guidée à ton vol qui fend l'air,
Je te suivrai dans le voyage
Rapide et haut comme l'éclair.
Hirondelle ! hirondelle ! hirondelle !
Est-il au monde un cœur fidèle ?
Ah ! s'il en est un, dis-le moi,
J'irai le chercher avec toi.
Tu sais qu'aux fleurs de ma fenêtre
Ton nid chante depuis trois ans,
Et quand tu viens le reconnaître
Mes droits ne te sont pas pesants.
Hirondelle ! hirondelle ! hirondelle !
Est-il au monde un cœur fidèle ?
Ah ! s'il en est un, dis-le moi,
J'irai le chercher avec toi.
Je ne rappelle rien, j'aspire
Comme un des tiens dans la langueur,
Dont la solitude soupire
Et demande un cœur pour un cœur.
Hirondelle ! hirondelle ! hirondelle !
Est-il au monde un cœur fidèle ?
Ah ! S’il en est un, dis-le moi,
J'irai le chercher avec toi.
Allons vers l'idole rêvée,
Au Nord, au Sud, à l'Orient :
Du bonheur de l'avoir trouvée
Je veux mourir en souriant.
Hirondelle ! hirondelle ! hirondelle !
Est-il au monde un cœur fidèle ?
Ah ! s'il en est un, dis-le moi !
J'irai le chercher avec toi !
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Par Cynderella le 3 Janvier 2013 à 21:27
Simple histoire
Tu m'as connue au temps des roses,
Quand les colombes sont écloses ;
Tes yeux alors pleins de soleil
Ont brillé sur mon teint vermeil.
Souriant à ma destinée,
Par ta douce force entraînée,
Je ne t'aimai pas à demi,
Mon jeune ami, mon seul ami !
À l'étonnement de nos âmes
Tout jetait des fleurs et des flammes ;
Une feuille, un bruit de roseaux
Nous semblaient des hymnes d'oiseaux.
Quand ce beau temps sur notre tête
Sonnait à chaque heure une fête,
Nous n'étions mortels qu'à demi,
Mon jeune ami, mon seul ami !
Puis, tu t'en allas vers ta mère,
Et la vie eut une ombre amère ;
Autour de mon sort languissant
L'été même allait pâlissant.
Les roses me paraient encore ;
Mais déjà, pleurant l'autre aurore,
Je n'aimai plus rien qu'à demi,
Sans mon ami, mon seul ami !
Un jour, l'invincible espérance
Poussa ton vaisseau vers la France :
Tu me ranimas sur ton cœur...
Jeune, on ne meurt pas de bonheur !
Mais la guerre appelait tes armes...
Sous tant de baisers et de larmes
Je ne t'ai revu qu'à demi,
Mon jeune ami, mon seul ami !
Plus tard, un enfant du village
Accourut, tout pâle au visage,
Disant : " Voulez-vous le revoir ?
Demain, ce sera sans espoir.
Déjà les prières sont faites,
Venez vite, comme vous êtes... "
Et je revins morte à demi,
Mon pauvre ami, mon seul ami !
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Par Cynderella le 1 Janvier 2013 à 15:47
Allez en paix
Allez en paix, mon cher tourment,
Vous m'avez assez alarmée,
Assez émue, assez charmée...
Allez au loin, mon cher tourment,
Hélas ! Mon invisible aimant !
Votre nom seul suffira bien
Pour me retenir asservie ;
Il est alentour de ma vie
Roulé comme un ardent lien :
Ce nom vous remplacera bien.
Ah ! je crois que sans le savoir
J'ai fait un malheur sur la terre ;
Et vous, mon juge involontaire,
Vous êtes donc venu me voir
Pour me punir, sans le savoir ?
D'abord ce fut musique et feu,
Rires d'enfants, danses rêvées ;
Puis les larmes sont arrivées
Avec les peurs, les nuits de feu...
Adieu danses, musique et jeu !
Sauvez-vous par le beau chemin
Où plane l'hirondelle heureuse :
C'est la poésie amoureuse :
Pour ne pas la perdre en chemin
De mon cœur ôtez votre main.
Dans votre prière tout bas,
Le soir, laissez entrer mes larmes ;
Contre vous elles n'ont point d'armes.
Dans vos discours n'en parlez pas !
Devant Dieu pensez-y tout bas.
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Par Cynderella le 1 Janvier 2013 à 15:36
J'avais froid
Je l'ai rêvé ? C’eût été beau
De s'appeler ta bien-aimée ;
D'entrer sous ton aile enflammée,
Où l'on monte par le tombeau :
Il résume une vie entière,
Ce rêve lu dans un regard :
Je sais pourtant que ta paupière
En troubla mes jours par hasard.
Non, tu ne cherchais pas mes yeux
Quand tu leur appris la tendresse ;
Ton cœur s'essayait sans ivresse,
Il avait froid, sevré des cieux :
Seule aussi dans ma paix profonde,
Vois-tu ? J’avais froid comme toi,
Et ta vie, en s'ouvrant au monde,
Laissa tomber du feu sur moi.
Je t'aime comme un pauvre enfant
Soumis au ciel quand le ciel change ;
Je veux ce que tu veux, mon ange,
Je rends les fleurs qu'on me défend.
Couvre de larmes et de cendre,
Tout le ciel de mon avenir :
Tu m'élevas, fais-moi descendre ;
Dieu n'ôte pas le souvenir !
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