• Paul Verlaine

    Paul Verlaine

    Paul Marie Verlaine est un poète français, né à Metz le 30 mars 1844 et mort à Paris le 8 janvier 1896.

    Fils unique de bourgeois, il mène une vie truculente avec Artur Rimbaud dont il vit une épopée amoureuse conflictuelle …

    Paul Verlaine est avant tout un poète : son œuvre offre moins d'une dizaine de courts recueils publiés entre 1866 et 1890, mais les poèmes ont été écrits pour l'essentiel avant 1880, c'est-à-dire entre 22 et 35 ans. Les textes ultérieurs sont très inégaux et souvent de caractère alimentaire.

    Ses textes en prose sont tardifs et surtout autobiographiques (Les Mémoires d'un veuf, 1886, Mes Hôpitaux, 1891, Mes Prisons 1893). Son essai sur Les Poètes maudits (1884) tient cependant une grande place par les découvertes qu'il contient : Tristan Corbière, Arthur Rimbaud et Stéphane Mallarmé, et dans la seconde édition, parue en 1888, Marceline Desbordes-Valmore, Villiers de l'Isle-Adam et Pauvre Lelian (anagramme de Paul Verlaine).

    La carrière poétique de Paul Verlaine s'ouvre avec les Poèmes saturniens de 1866, bref recueil de 25 poèmes qui rencontre peu d'écho17 mais Verlaine s'annonce comme un poète à la voix particulière, jouant subtilement sur les mètres pairs et impairs, les rythmes rompus et les formes courtes dont le sonnet.

    Se plaçant sous la sombre égide de Saturne, il cultive une tonalité mélancolique qui fait de certains poèmes des incontournables de la poésie lyrique (« Mon rêve familier », « Soleils couchants », « Promenade sentimentale », « Chanson d’automne »). Fêtes galantes de 1869, composé de 22 poèmes aux mètres rapides et aux strophes peu nombreuses et courtes, se présente au premier abord comme un recueil de fantaisies à la manière de Watteau dans lesquelles Verlaine multiplie les jeux de prosodie, mais le sentiment de l'échec et de la vanité des jeux amoureux des petits marquis et des Colombines colore peu à peu le recueil, jusqu'au poème final, le célèbre « Colloque sentimental » où « Dans le vieux parc solitaire et glacé (…) /L'espoir a fui, vaincu, vers le ciel noir. »

     

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    A une femme

     

    A une femme

     

    A vous ces vers de par la grâce consolante

    De vos grands yeux où rit et pleure un rêve doux,

    De par votre âme pure et toute bonne, à vous

    Ces vers du fond de ma détresse violente.

    C’est qu’hélas ! le hideux cauchemar qui me hante

    N’a pas de trêve et va furieux, fou, jaloux,

    Se multipliant comme un cortège de loups

    Et se pendant après mon sort qu’il ensanglante !

    Oh ! je souffre, je souffre affreusement, si bien

    Que le gémissement premier du premier homme

    Chassé d’Eden n’est qu’une églogue au prix du mien !

    Et les soucis que vous pouvez avoir sont comme

    Des hirondelles sur un ciel d’après-midi,

    - Chère, - par un beau jour de septembre attiédi.

     

     

    Paul Verlaine


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