• La couronne effeuillée

    J'irai, j'irai porter ma couronne effeuillée

    Au jardin de mon père où revit toute fleur ;

    J'y répandrai longtemps mon âme agenouillée :

    Mon père a des secrets pour vaincre la douleur.

    J'irai, j'irai lui dire, au moins avec mes larmes :

    "Regardez, j'ai souffert ... " il me regardera,

    Et sous mes jours changés, sous mes pâleurs sans charmes,

    Parce qu'il est mon père il me reconnaîtra.

    Il dira : "C'est donc vous, chère âme désolée

    La terre manque-t-elle à vos pas égarés ?

    Chère âme, je suis Dieu : ne soyez plus troublée ;

    Voici votre maison, voici mon cœur, entrez ! "

    Ô clémence ! ô douceur ! ô saint refuge ! ô père !

    Votre enfant qui pleurait vous l'avez entendu !

    Je vous obtiens déjà puisque je vous espère

    Et que vous possédez tout ce que j'ai perdu.

    Vous ne rejetez pas la fleur qui n'est plus belle ;

    Ce crime de la terre au ciel est pardonné.

    Vous ne maudirez pas votre enfant infidèle,

    Non d'avoir rien vendu, mais d'avoir tout donné.

     

    Marcelline Desbordes-Valmore ( 1786/1859 )


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    À   Aurore...

    La nature est tout ce qu’on voit,

    Tout ce qu’on veut, tout ce qu’on aime.

    Tout ce qu’on sait, tout ce qu’on croit,

    Tout ce que l’on sent en soi-même.

    Elle est belle pour qui la voit,

    Elle est bonne à celui qui l’aime,

    Elle est juste quand on y croit

    Et qu’on la respecte en soi-même.

    Regarde le ciel, il te voit,

    Embrasse la terre, elle t’aime.

    La vérité c’est ce qu’on croit

    En la nature c’est toi-même.

     

    Georges Sand ( 1805/1876

     






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