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    Brune à la taille svelte, aux grands yeux noirs, brillants,

    À la lèvre rieuse, aux gestes sémillants,

    Blonde aux yeux bleus rêveurs, à la peau rose et blanche,

    La jeune fille plaît : ou réservée ou franche,

    Mélancolique ou gaie, il n'importe ; le don

    De charmer est le sien, autant par l'abandon

    Que par la retenue ; en Occident, Sylphide,

    En Orient, Péri, vertueuse, perfide,

    Sous l'arcade moresque en face d'un ciel bleu,

    Sous l'ogive gothique assise auprès du feu,

    Ou qui chante, ou qui file, elle plaît ; nos pensées

    Et nos heures, pourtant si vite dépensées,

    Sont pour elle.

    Jamais, imprégné de fraîcheur,

    Sur nos yeux endormis un rêve de bonheur

    Ne passe fugitif, comme l'ombre du cygne

    Sur le miroir des lacs, qu'elle n'en soit, d'un signe

    Nous appelant vers elle, et murmurant des mots

    Magiques, dont un seul enchante tous nos maux.

    Éveillés, sa gaîté dissipe nos alarmes,

    Et lorsque la douleur nous arrache des larmes,

    Son baiser à l'instant les tarit dans nos yeux.

    La jeune fille !  elle est un souvenir des cieux,

    Au tissu de la vie une fleur d'or brodée,

    Un rayon de soleil qui sourit dans l'ondée !

     

     

    Théophile Gautier.


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    Chante pour oublier ...

    Chante pour oublier ...

    Suis ton chemin, de bon matin

    Sans t’occuper de ton voisin

    Garde toujours une lueur d’espoir

    En te recouchant chaque soir.

    On dit que l’espoir fait vivre

    Alors, ne reste donc point soumise

    Quand ton moral broie du noir

    Pars loin de chez toi

    Pour oublier que ton ciel boude

    Vite, prends une autre route

    Si ton ciel devient gris un matin

    Souhaite qu’il devienne bleu demain

    Suis ton chemin, de bon matin 

    Et ton cœur sera, d'un bleu azuréen...

    C.Laurette

     Ma plume


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    La mer danse avec les vagues

    Le long des beaux rivages

    Parfois verte, parfois bleu

    Elle danse avec les dieux !

    Ornée de dentelles d’écumes

    Lorsqu’elle se brise sur la dune

    Caressant les galets avec tendresse

    Elle cache ainsi sa robustesse 

    La mer embrasse les rochers

    Telle une amante égarée

    Lorsqu'elle se met à mugir 

    Le marin n'est point surpris

    Des flots  d'embruns

    Qu'elle garde jusqu'au matin

    Dansant une folle farandole

    Elle engloutit ses idoles

    Lorsqu’elle devient fureur

    C’est un chant qui fait peur

    Elle mugit avec vigueur

    Jusqu'aux amples profondeurs

    Les sirènes ne chantent plus

    Elles connaissent son rébus  

    De loin, il vaut mieux l’admirer

    Aux risques de se faire enlever

    De cette puissance elle se joue

    Jusqu'à nous rendre fous

    De son parfum aigu marine

    Elle enveloppe cette assassine…

     C.Laurette

     


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    Le jour se lève !

     

    De mes songes, je convoite nos chimères

    Qui de toi en fait mystère

    Le miroir cache l'ombre de tes bras

    Ma vision s'altère au rythme de tes pas 

    Dans les incantations de mes pensées

    Tu restes l'égérie de nos frivolités.

    Pour chasser ses images incongrues

    J'acquiesce aux embellies perdues

    Mes yeux admirent les alentours

    Ils ont la grâce de ton amour

    Dans l'eau cristalline du ruisseau

    Je fais des ronds dans l'eau

    Celle-ci glisse entre mes doigts

    Et me parle encore de toi 

    Dans l'eau, reflète ton visage

    Obsessions de tes voyages

    Puisque je sais que ce soir

    Tu seras encore loin de moi

    Mais dès ton prompt retour

    À mon corps, tu feras l'amour 

    Lui qui se languit de tes caresses

    Dans un artifice de tendresse

    Tu sauras me donner la douceur

    Celle gardée au fond de ton cœur... 

    C.Laurette

     


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