• A l'amour

     

    A l'amou 

    A l'amou

    Reprends de ce bouquet les trompeuses couleurs,

    Ces lettres qui font mon supplice,

    Ce portrait qui fut ton complice ;

    Il te ressemble, il rit, tout baigné de mes pleurs.

    A l'amou 

    Je te rends ce trésor funeste,

    Ce froid témoin de mon affreux ennui.

    Ton souvenir brûlant, que je déteste,

    Sera bientôt froid comme lui.

    A l'amou 

    Oh ! Reprends tout. Si ma main tremble encore,

    C'est que j'ai cru te voir sous ces traits que j'abhorre.

    Oui, j'ai cru rencontrer le regard d'un trompeur ;

    Ce fantôme a troublé mon courage timide.

    A l'amou 

    Ciel ! On peut donc mourir à l'aspect d'un perfide,

    Si son ombre fait tant de peur !

    Comme ces feux errants dont le reflet égare,

    La flamme de ses yeux a passé devant moi ;

    A l'amou 

    Je rougis d'oublier qu'enfin tout nous sépare ;

    Mais je n'en rougis que pour toi.

    Que mes froids sentiments s'expriment avec peine !

    Amour... que je te hais de m'apprendre la haine !

     A l'amou

    Éloigne-toi, reprends ces trompeuses couleurs,

    Ces lettres, qui font mon supplice,

    Ce portrait, qui fut ton complice ;

    Il te ressemble, il rit, tout baigné de mes pleurs !

    A l'amou 

    Cache au moins ma colère au cruel qui t'envoie,

    Dis que j'ai tout brisé, sans larmes, sans efforts ;

    En lui peignant mes douloureux transports,

    Tu lui donnerais trop de joie.

    A l'amou 

    Reprends aussi, reprends les écrits dangereux,

    Où, cachant sous des fleurs son premier artifice,

    Il voulut essayer sa cruauté novice

    Sur un coeur simple et malheureux.

    A l'amou 

    Quand tu voudras encore égarer l'innocence,

    Quand tu voudras voir brûler et languir,

    Quand tu voudras faire aimer et mourir,

    N'emprunte pas d'autre éloquence.

     A l'amou

    L'art de séduire est là, comme il est dans son coeur !

    Va ! Tu n'as plus besoin d'étude.

    Sois léger par penchant, ingrat par habitude,

    Donne la fièvre, amour, et garde ta froideur.

    A l'amou 

    Ne change rien aux aveux pleins de charmes

    Dont la magie entraîne au désespoir :

    Tu peux de chaque mot calculer le pouvoir,

    Et choisir ceux encore imprégnés de mes larmes...

    A l'amou 

    Il n'ose me répondre, il s'envole... il est loin.

    Puisse-t-il d'un ingrat éterniser l'absence !

    Il faudrait par fierté sourire en sa présence :

    J'aime mieux souffrir sans témoin.

    A l'amou 

    Il ne reviendra plus, il sait que je l'abhorre ;

    Je l'ai dit à l'amour, qui déjà s'est enfui.

    S'il osait revenir, je le dirais encore :

    Mais on approche, on parle... hélas ! Ce n'est pas lui ! 

    A l'amou 

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