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Ceux qui sont dans la nuit ont raison lorsqu'ils s'expriment :
Rien n’existe ! Car c’est dans un rêve qu’ils le vivent.
Ils rêvent de toucher l’étoile au firmament
En sacrifiant la vie de bien des innocents
Ils l’approchent toujours, mais sans jamais l’atteindre,
Lui, l’être qu’on ne peut toucher, ternir, éteindre.
Rien n’existe à leurs yeux, seul dieu d’adoration
Qu’ils peignent en un flamboiement profond
Ne croyez surtout pas, que vous ne serez point puni
Tout revient dans les limites, qui sont celles de l'infini
Cessez votre idéal dans vos circonférences
Entre les astres, le monde, nulle apparence.
Je ne vois pas pourquoi je ne vous dirais point
Ce qu’à d’autres j’ai dit, sans vider mon venin
Eh bien, démasquez-vous! c’est vrai, votre âme est noire ;
Sortez de ce cercle, nommé forme oratoire.
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Que dire, après de tels actes d’horreurs
Tant d'innocents morts dans le sang, la douleur
Cette folie meurtrière devient invraisemblable
Cela doit cesser avant qu’il ne soit trop tard
Cela provoque la douleur ,la peine, la peur, la mort
Au nom de quelle religion deviennent-ils des cadors ?
Endoctrinés pour tuer sans l'once d'un regret
Tout en sachant qu'à une mort certaine ils sont voués
Combien d’innocents devront encore payer de leur vie
Pour une religion qui à mes yeux n’a aucun prix
Des gens sans scrupules jouent impunément aux héros
Sacrifiant sans vergogne de jeunes troupeaux .
Arrêtons de croire qu'après la vie existe une autre destinée
Personne de l’au-delà n'est revenu pour dire la vérité
Nous affirmer qu’existe cet illustre paradis
Cessons donc de croire tout ce qui est dit et écrit
Les livres racontent parfois de faux récits
Écrit selon certaines prophéties
Celles-ci révèlent d’innombrables niaiseries
Pour la nuit, j'en aurai des choses à écrire
Mais, en personne sage, je vais poser ma plume
Elle serait bien capable d'énoncé des sottises
Je vais donc placer ma muse dans l’encrier des tortures...
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Ceux qui pieusement sont morts pour la patrie
Ont droit qu'à leur cercueil la foule vienne et prie.
Entre les plus beaux noms leur nom est le plus beau.
Toute gloire près d'eux passe et tombe éphémère ;
Et, comme ferait une mère,
La voix d'un peuple entier les berce en leur tombeau !
Gloire à notre France éternelle !
Gloire à ceux qui sont morts pour elle !
Aux martyrs ! aux vaillants ! aux forts !
À ceux qu'enflamme leur exemple,
Qui veulent place dans le temple,
Et qui mourront comme ils sont morts !
C'est pour ces morts, dont l'ombre est ici bienvenue,
Que le haut Panthéon élève dans la nue,
Au-dessus de Paris, la ville aux mille tours,
La reine de nos Tyrs et de nos Babylones,
Cette couronne de colonnes
Que le soleil levant redore tous les jours !
Gloire à notre France éternelle !
Gloire à ceux qui sont morts pour elle !
Aux martyrs ! aux vaillants ! aux forts !
À ceux qu'enflamme leur exemple,
Qui veulent place dans le temple,
Et qui mourront comme ils sont morts !
Ainsi, quand de tels morts sont couchés dans la tombe,
En vain l'oubli, nuit sombre où va tout ce qui tombe,
Passe sur leur sépulcre où nous nous inclinons ;
Chaque jour, pour eux seuls se levant plus fidèle,
La gloire, aube toujours nouvelle,
Fait luire leur mémoire et redore leurs noms !
Gloire à notre France éternelle !
Gloire à ceux qui sont morts pour elle !
Aux martyrs ! aux vaillants ! aux forts !
A ceux qu'enflamme leur exemple,
Qui veulent place dans le temple,
Et qui mourront comme ils sont morts !
Victor Hugo
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Elle avait pris ce pli dans son âge enfantin
De venir dans ma chambre un peu chaque matin;
Je l'attendais ainsi qu'un rayon qu'on espère;
Elle entrait, et disait: Bonjour, mon petit père ;
Prenait ma plume, ouvrait mes livres, s'asseyait
Sur mon lit, dérangeait mes papiers, et riait,
Puis soudain s'en allait comme un oiseau qui passe.
Alors, je reprenais, la tête un peu moins lasse,
Mon œuvre interrompue, et, tout en écrivant,
Parmi mes manuscrits je rencontrais souvent
Quelque arabesque folle et qu'elle avait tracée,
Et mainte page blanche entre ses mains froissée
Où, je ne sais comment, venaient mes plus doux vers.
Elle aimait Dieu, les fleurs, les astres, les prés verts,
Et c'était un esprit avant d'être une femme.
Son regard reflétait la clarté de son âme.
Elle me consultait sur tout à tous moments.
Oh! que de soirs d'hiver radieux et charmants
Passés à raisonner langue, histoire et grammaire,
Mes quatre enfants groupés sur mes genoux, leur mère
Tout près, quelques amis causant au coin du feu !
J'appelais cette vie être content de peu !
Et dire qu'elle est morte! Hélas! que Dieu m'assiste !
Je n'étais jamais gai quand je la sentais triste ;
J'étais morne au milieu du bal le plus joyeux
Si j'avais, en partant, vu quelque ombre en ses yeux.
Victor Hugo
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