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    Droit de vie ou de mort ?

     

    Ceux qui sont dans la nuit ont raison lorsqu'ils s'expriment :

    Rien n’existe ! Car c’est dans un rêve qu’ils le vivent.

    Ils rêvent de toucher l’étoile au firmament

    En sacrifiant la vie de bien des innocents

    Droit de vie ou de mort ? 

    Ils l’approchent toujours, mais sans jamais l’atteindre,

    Lui, l’être qu’on ne peut toucher, ternir, éteindre.

    Rien n’existe à leurs yeux, seul dieu d’adoration

    Qu’ils peignent en un flamboiement profond

     Droit de vie ou de mort ?

    Ne croyez surtout pas, que vous ne serez point puni

    Tout revient dans les limites, qui sont celles de l'infini

    Cessez votre idéal dans vos circonférences

    Entre les astres, le monde, nulle apparence.

     Droit de vie ou de mort ?

    Je ne vois pas pourquoi je ne vous dirais point

    Ce qu’à d’autres j’ai dit, sans vider mon venin

    Eh bien, démasquez-vous! c’est vrai, votre âme est noire ;

    Sortez de ce cercle, nommé forme oratoire. 

    Droit de vie ou de mort ?

    Ma plume

     


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    Que dire !

    Que dire, après de tels actes d’horreurs

    Tant d'innocents morts dans le sang, la douleur

    Cette folie meurtrière devient invraisemblable 

    Cela doit cesser avant qu’il ne soit trop tard

    Cela provoque la douleur ,la peine, la peur, la mort

    Au nom de quelle religion deviennent-ils des cadors ?

    Endoctrinés pour tuer sans l'once d'un regret

    Tout en sachant qu'à une mort certaine ils sont voués

    Combien d’innocents devront encore payer de leur vie

    Pour une religion qui à mes yeux n’a aucun prix

    Des gens sans scrupules jouent impunément aux héros

    Sacrifiant sans vergogne de jeunes troupeaux .

    Arrêtons de croire qu'après la vie existe une autre destinée

    Personne de l’au-delà n'est revenu pour dire la vérité

    Nous affirmer qu’existe cet illustre paradis

    Cessons donc de croire tout ce qui est dit et écrit

    Les livres racontent parfois de faux récits

    Écrit selon certaines prophéties

    Celles-ci révèlent d’innombrables niaiseries

    Pour la nuit, j'en aurai des choses à écrire

    Mais, en personne sage, je vais poser ma plume

    Elle serait bien capable d'énoncé des sottises 

    Je vais donc placer ma muse dans l’encrier des tortures...

    Que dire !

    Ma plume


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    Hymne

     

    Ceux qui pieusement sont morts pour la patrie

    Ont droit qu'à leur cercueil la foule vienne et prie.

    Entre les plus beaux noms leur nom est le plus beau.

    Toute gloire près d'eux passe et tombe éphémère ;

    Et, comme ferait une mère,

    La voix d'un peuple entier les berce en leur tombeau !

    Gloire à notre France éternelle !

    Gloire à ceux qui sont morts pour elle !

    Aux martyrs ! aux vaillants ! aux forts !

    À ceux qu'enflamme leur exemple,

    Qui veulent place dans le temple,

    Et qui mourront comme ils sont morts ! 

    C'est pour ces morts, dont l'ombre est ici bienvenue,

    Que le haut Panthéon élève dans la nue,

    Au-dessus de Paris, la ville aux mille tours,

    La reine de nos Tyrs et de nos Babylones,

    Cette couronne de colonnes

    Que le soleil levant redore tous les jours ! 

    Gloire à notre France éternelle !

    Gloire à ceux qui sont morts pour elle !

    Aux martyrs ! aux vaillants ! aux forts !

    À ceux qu'enflamme leur exemple,

    Qui veulent place dans le temple,

    Et qui mourront comme ils sont morts !

    Ainsi, quand de tels morts sont couchés dans la tombe,

    En vain l'oubli, nuit sombre où va tout ce qui tombe,

    Passe sur leur sépulcre où nous nous inclinons ;

    Chaque jour, pour eux seuls se levant plus fidèle,

    La gloire, aube toujours nouvelle,

    Fait luire leur mémoire et redore leurs noms !

    Gloire à notre France éternelle !

    Gloire à ceux qui sont morts pour elle !

    Aux martyrs ! aux vaillants ! aux forts !

    A ceux qu'enflamme leur exemple,

    Qui veulent place dans le temple,

    Et qui mourront comme ils sont morts !

    Victor Hugo  


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    Accueil 

    Elle avait pris ce pli dans son âge enfantin

    De venir dans ma chambre un peu chaque matin;

    Je l'attendais ainsi qu'un rayon qu'on espère;

    Elle entrait, et disait: Bonjour, mon petit père ;

    Prenait ma plume, ouvrait mes livres, s'asseyait

    Sur mon lit, dérangeait mes papiers, et riait,

    Puis soudain s'en allait comme un oiseau qui passe.

    Alors, je reprenais, la tête un peu moins lasse,

    Mon œuvre interrompue, et, tout en écrivant,

    Parmi mes manuscrits je rencontrais souvent

    Quelque arabesque folle et qu'elle avait tracée,

    Et mainte page blanche entre ses mains froissée

    Où, je ne sais comment, venaient mes plus doux vers.

    Elle aimait Dieu, les fleurs, les astres, les prés verts,

    Et c'était un esprit avant d'être une femme.

    Son regard reflétait la clarté de son âme.

    Elle me consultait sur tout à tous moments.

    Oh! que de soirs d'hiver radieux et charmants

    Passés à raisonner langue, histoire et grammaire,

    Mes quatre enfants groupés sur mes genoux, leur mère

    Tout près, quelques amis causant au coin du feu !

    J'appelais cette vie être content de peu !

    Et dire qu'elle est morte! Hélas! que Dieu m'assiste !

    Je n'étais jamais gai quand je la sentais triste ;

    J'étais morne au milieu du bal le plus joyeux

    Si j'avais, en partant, vu quelque ombre en ses yeux.

     

    Victor Hugo 


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